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Les avantages des régimes alimentaires à plus forte teneur en graisses : 2e partie, effet sur la quantité ingérée et les performances

Soja ExPress®

Il y a peu, j’ai écrit la 1re partie de cette série d’articles au sujet des avantages des régimes alimentaires à plus forte teneur en graisses. J’y ai précisé les fourchettes standard de quantité de graisses dans l’alimentation pour différentes espèces.  Dans la seconde partie, nous allons nous focaliser sur l’intérêt d’augmenter la proportion de graisses dans la ration – tout en restant dans des valeurs normales.  Ce billet de blog aborde principalement la quantité ingérée et les performances.

La quantité de nourriture donnée est toujours un élément important dans toute exploitation, dans la mesure où elle est liée à la prise de poids ou aux performances.  La valeur calculée qui s’y rapporte, appelée efficacité alimentaire, ou encore taux (ou indice) de conversion alimentaire, est essentielle car elle indique la quantité de produit commercialisable (viande, lait, œufs, etc.) qui sera produite par rapport au poste de dépense le plus coûteux : la nourriture.

Comme cela a déjà été mentionné auparavant dans le blog, le fait d’apporter davantage d’énergie dans la ration alimentaire sous forme de graisses entraîne généralement une absorption de nourriture moindre, même quand la quantité totale d’énergie métabolisable (c.-à-d. l’énergie utilisable à des fins de production) apportée est identique (j’avais utilisé un exemple chez les porcs avec de l’huile de soja et du maïs finement broyé ici).  Autrement dit, les performances de croissance peuvent être conservées tout en utilisant moins de nourriture dans la ration ; l’efficacité alimentaire est ainsi supérieure.

Cela soulève néanmoins une question qui doit être approfondie.  Il est en effet important de minimiser l’apport de nourriture (et par là même le gaspillage d’aliments) tout en maximisant la production, mais au-delà d’un certain point, l’apport alimentaire devient-il trop faible ?  En termes simples, le fait d’utiliser trop de graisses réduit-il la quantité ingérée et les performances de croissance au point de faire baisser la production (nombre de jours avant mise sur le marché, production de lait, etc.) ?

La bonne nouvelle, c’est que dans des limites normales d’utilisation de matières grasses, cela ne semble pas s’avérer un problème.  En réalité, le fait d’utiliser des aliments plus riches en graisses est bénéfique lorsqu’on fait le lien entre la production et la quantité ingérée.  Par exemple, en ayant nourri des poulets et des dindes avec des niveaux croissants de graisses dans l’alimentation (sous forme d’huile de soja – un maximum de 8,1 % de graisses ayant été utilisé dans la ration), la prise de poids et l’efficacité alimentaire ont toutes deux augmenté.

Pour les porcs, nous avons relevé des données similaires dans cet article de blog.  Le groupe ayant reçu le plus de graisses (sous forme de graisse animale de qualité, dans une proportion de 6,5 % du régime alimentaire) a montré les gains de poids les plus élevés, tout en ingérant moins d’aliments.

Dans certains cas, l’ajout d’un ingrédient contenant légèrement plus de graisses donnera à la fois une quantité de nourriture ingérée et des performances supérieures.  Prenons les données de cette étude sur les produits laitiers :

Graphique relatif au soja ExPress

Donc, en prenant tout cela en compte, les quantités de graisses dans l’alimentation peuvent être augmentées dans une certaine mesure, en restant dans des valeurs standard, avec pour effet de diminuer la quantité de nourriture ingérée et d’améliorer les performances.  Cela implique un certain nombre de conséquences.

Premièrement, comme souligné plus haut, le poste de dépense le plus coûteux pour les éleveurs est la nourriture.  Par exemple, si la quantité de nourriture ingérée pouvait être réduite tout en maintenant ou en améliorant les performances, cela pourrait représenter des économies pour le producteur.

Par ailleurs, ce que vous aurez peut-être déduit de ces données, c’est que le fait d’apporter plus d’énergie par le biais des graisses (tout en maintenant l’énergie totale constante) entraîne d’autres changements bénéfiques dans l’animal – des changements qui modifient l’ingestion de nourriture et les performances.  En outre, le type et la qualité de la source de graisses ont leur importance.  Dans les articles à venir, je traiterai de ces changements, de ce qu’ils signifient, et de la manière dont ils se produisent.

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