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Toutes les sources d’énergie ne se valent pas

L’énergie est apportée par les aliments au bétail grâce à l’amidon contenu dans les graines des céréales telles que le maïs, et aux graisses animales et aux huiles végétales telles que, respectivement, de la graisse blanche ou de l’huile de soja de choix (remarque : graisse et huile sont des termes qui peuvent être utilisés indifféremment lorsqu’on parle d’apport d’énergie du régime alimentaire).  J’ai récemment parlé sur le blog de la raison pour laquelle cela est important et difficile, et de la façon dont l’extrusion libère plus d’énergie à partir de la même masse d’un ingrédient du régime alimentaire.

Les informations apportées par un récent article peuvent aider à comprendre ce fait.  Des chercheurs de l’Université de l’Illinois ont mené une large étude sur la digestibilité chez les porcs en vue de déterminer comment les différentes sources d’énergie de l’alimentation (huiles) sont utilisées.  Les expériences sur la digestibilité iléale sont particulièrement utiles à cet effet grâce à leur interprétation aisée : on tient compte de ce qui est absorbé du régime alimentaire par rapport à ce qui reste au bout de l’intestin grêle. La digestion des graisses et huiles est quasi-complète à cet endroit, et le gros intestin, qui se situe après l’intestin grêle, contient des microbes qui modifient tout ce qu’il reste, ce qui fausse les mesures d’utilisation de l’énergie par l’animal.  Donc, sans aller plus dans le détail (c’est inutile pour ce dont nous traitons ici), moins de matières grasses restantes à l’extrémité de l’intestin grêle signifie que davantage d’énergie (apportée ici par des huiles de maïs ou de soja) a été assimilée et est disponible pour la croissance, la subsistance et la bonne santé du cochon.

Les ingrédients ont été utilisés pour apporter de l’huile de maïs ou de l’huile de soja, et étaient composés ainsi :

  • Germe de maïs – embryon de la graine
  • Maïs à haute teneur en huile – variété de maïs contenant plus d’huile que la moyenne
  • Drêches de distillerie avec solubles – sous-produit de l’industrie de l’éthanol issu du maïs
  • Drêches de distillerie à haute teneur en protéines – sous-produit de l’industrie de l’éthanol issu du maïs transformé dans le but de conserver davantage de protéines qu’en temps normal
  • Soja extrudé non déshuilé – graines de soja transformées par une extrudeuse à cisaillement élevé
  • Huile de maïs pure – huile totalement extraite du maïs et raffinée

Notez que tous les ingrédients, à l’exception de l’huile de maïs pure, sont des sources d’énergie intactes (pas d’extraction, pas de raffinage, et contenant d’autres nutriments comme les protéines).

En analysant ces données trouvées dans l’article, on comprend parfaitement pourquoi effectuer des expériences sur la digestibilité présente un très grand intérêt :

Capture

Du moins avec les ingrédients en question ici, la teneur totale en matières grasses du régime alimentaire est relativement insignifiante pour ce qui est de prévoir la capacité à fournir de l’énergie (j’ai ajouté les données sur les matières grasses résiduelles dans les fèces, ce qui tient compte de l’effet du gros intestin, juste pour montrer que la digestion des graisses est quasi-complète au bout de l’intestin grêle). En effet, il n’y a pas de tendances dans les données qui permettraient de faire un lien entre la quantité de graisses dans l’alimentation et la quantité de graisses restant dans l’intestin.

Si l’on considère ces mêmes données du point de vue de la digestibilité, une idée globale claire en ressort :

 capture3

D’importantes différences existent entre les sources d’énergie.  L’huile de maïs entièrement extraite et raffinée (débarrassée de la plupart des autres constituants du maïs) est hautement digestible, et par conséquent, une très faible partie de ces matières grasses provenant des aliments se retrouve au bout de l’intestin grêle.  Parmi les sources intactes, les graines de soja extrudées non déshuilées ont présenté la plus faible quantité de graisses issue de l’alimentation une fois la digestion terminée.  De plus, les sources d’énergie intactes, en particulier le soja non déshuilé, apportent également d’autres nutriments essentiels, comme les protéines.

Enfin, les auteurs ont calculé les valeurs de digestibilité, qui seront utilisées pour la formulation de l’alimentation :

Capture2

J’ai déjà parlé sur le blog des graines de soja extrudées en tant qu’ingrédients et de la façon dont elles peuvent être utilisées efficacement dans les aliments pour les porcs, et les données de cette étude montrent dans le détail pourquoi c’est vrai.

Les graines de soja extrudées non déshuilées sont une source d’énergie, de protéines, et d’autres nutriments, de grande qualité pour les raisons suivantes :

  • L’extrusion de courte durée à haute température libère les nutriments en détruisant les parois cellulaires, tout en conservant leurs qualités (ils ne sont pas affectés par le procédé)
  • Les facteurs antinutritionnels sont désactivés, permettant ainsi d’obtenir une source utilisable de nombreux nutriments
  • Le mélange au cours de l’extrusion donne un produit uniforme
  • La stabilité est obtenue en réduisant l’humidité et en libérant les anti-oxydants créés naturellement (et qui ont un effet stabilisant)

Pour conclure, on pourrait dire que l’extrusion du soja seule (avec une extrudeuse à cisaillement élevé Insta-Pro) permet à l’huile de soja d’approcher l’huile de maïs pure (qui nécessite un traitement et un raffinage poussés) en matière de qualité.  Et comme d’autres produits sont davantage vidés de leur énergie (prenons l’exemple de la récente tendance de l’extraction d’huile de maïs à partir des drêches), les graines de soja extrudées non déshuilées apportent aux éleveurs une source d’énergie et de protéines de haute qualité.

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