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« J’avais une exploitation agricole en Afrique… »

Moins de 30 % des terres cultivables en Afrique sont actuellement en culture. Les forêts n’en font pas partie. Les informations ne sont peut-être pas fiables, mais si l’on se base dessus, l’Afrique possèderait 800 millions d’hectares de terres cultivables, dont 227 millions actuellement utilisés pour la production alimentaire (FAO).

La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) déclare également que 80 % des réserves mondiales en matière de terres agricoles se situent en Afrique et en Amérique du Sud. Le fermage est cependant devenu un sujet très délicat. L’expression populaire « accaparement de terre » (« Land Grab ») donne déjà le ton.

Une nouvelle base de données – la Land Matrix (« matrice des terres ») – contient des informations sur les transactions foncières à grande échelle qui ont eu lieu dans le monde entier au cours de ces 12 dernières années. Cela mérite de s’y intéresser. 200 millions d’hectares (495 millions d’acres) de terres – environ huit fois la taille du Royaume-Uni – ont été vendues ou louées ces 12 dernières années. Certainement une bonne chose, dans la mesure où la planète court apparemment vers des pénuries de nourriture majeures. Mais ce chiffre magique de 30 % apparaît de nouveau.

Les recherches indiquent que 30 % de ces transactions foncières ne produiraient en fait aucune nourriture. Autrement dit, les nouveaux propriétaires ne font rien de leurs terres. Et dans certains cas, on a entendu dire qu’ils chassaient les anciens exploitants, qui ont pu vivre là pendant des générations. Parallèlement, la FAO nous informe que jusqu’à 30 % de toute la nourriture produite sur la planète est en réalité gâchée !

Chaque fois que je voyage en Afrique et que je peux y apprécier les paysages magnifiques qui s’étendent à l’infini sur la terre comme dans le ciel, je suis frappé, kilomètre après kilomètre, par le vide qu’affichent les terres disponibles et non cultivées. J’ai donc cherché à connaître l’avis des agriculteurs sud-africains. Après tout, on dit qu’un agriculteur commercial sud-africain nourrit 1 600 personnes, alors que l’agriculteur africain moyen ne peut nourrir que 26 personnes. Les agriculteurs dits « commerciaux » en Afrique du Sud, contrairement aux « petits » agriculteurs, se déplacent dans toute l’Afrique pour cultiver les terres sans compter leurs efforts et avec une grande motivation.

L’agriculture en Afrique, selon un intervenant lors d’une récente conférence organisée par l’AGRI SA, l’union des agriculteurs sud-africains, doit faire face à de multiples problèmes, parmi lesquels :

  1. La malaria, présente dans de nombreux pays
  2. Le manque de soins médicaux et d’hôpitaux
  3. Les mauvais services de communication
  4. Les problèmes de langue
  5. Les mauvaises routes
  6. Les retards aux frontières
  7. La faible disponibilité des pièces de rechange pour les machines et les équipements
  8. Le système scolaire déficient.

En ce qui concerne les bons côtés, l’agriculture en Afrique a aussi beaucoup d’avantages, dont :

  1. Les terres disponibles
  2. Les exonérations d’impôt
  3. L’eau gratuite
  4. Le faible coût de la main-d’œuvre
  5. L’accès aux marchés extérieurs, souvent avec des taxes réduites
  6. L’importation d’intrants agricoles détaxée
  7. Le bas coût de l’électricité.

Je me demande ce que Karen Blixen aurait eu à dire au sujet du fermage…

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