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Tout ce dont vous avez besoin, c’est de l’argent… ?

Trouver l’argent pour s’équiper et acheter les matières premières s’avère le principal obstacle pour créer une entreprise agroalimentaire en Afrique.

Oui, je l’ai déjà dit auparavant.

Certains ne sont pas d’accord avec moi. Randall Kempner, qui dirige Aspen Network of Development Entrepreneurs (ANDE), un réseau international d’organismes qui financent les petites entreprises dans les marchés émergents, a déclaré le mois dernier lors de la conférence du BiD Network à Kigali : « Deux autres obstacles sont encore plus importants. Le premier, c’est l’accès aux compétences. Le second, c’est l’accès aux marchés. Vient ensuite l’accès au capital. »

L’African Development Bank (AfDB) vient de publier un rapport intitulé Financial Inclusion in Africa (intégration financière en Afrique).

Celui-ci affirme que les entreprises d’Afrique subsaharienne ont un accès plus difficile au financement externe. Seules 22 % des entreprises africaines bénéficient d’un prêt ou d’une marge de crédit, alors que cette proportion est de 43 % dans les autres pays en développement hors d’Afrique.

« En Afrique subsaharienne, 45 % des entreprises mentionnent l’accès au financement comme principal frein à la croissance. Toutefois, un plus grand pourcentage de petites entreprises déclarent que l’accès au financement est le principal obstacle par rapport aux moyennes et grandes entreprises. »

Une grande partie de la population ne bénéficie pas du système bancaire

En moyenne, 23 % des adultes d’Afrique possèdent un compte dans un établissement financier officiel. Autrement dit, plus de 3 personnes sur 4 n’ont pas de compte en banque, même s’il se peut qu’elles adhèrent à un système d’épargne non officiel.  Ce n’est donc peut-être pas si étonnant que les banques d’affaires n’aient pas énormément d’argent à prêter, ce qui explique qu’elles soient très prudentes.

Les investisseurs privés à la rescousse ?

Les investisseurs privés africains et l’indice de capital risque montrent que les fonds privés africains ont donné 11 % de rendement annualisé au cours des 10 dernières années. Cela est basé sur les rendements de 40 fonds d’une valeur de 7,3 milliards de dollars qui sont investis dans plus de 350 entreprises de 25 pays africains.

« Nous nous attendons à ce que l’indice donne davantage confiance aux investisseurs, dans la mesure où il montre que les retours des fonds privés en Afrique sont au moins aussi attrayants que dans d’autres régions », a déclaré David Wilton, directeur des investissements à l’IFC de la Banque mondiale.

Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Le contrôle des changes, la réglementation nationale, les transactions de faible montant, la fragmentation des marchés, et le déficit en compétences de gestion, sont tous des freins pour les investisseurs externes.

Rappelez-vous que 84 % des investissements dans les PME en Afrique sont financés par des fonds internes (les bénéfices des entreprises sont la source de l’investissement). N’oubliez pas non plus que les investisseurs ont le choix. Par exemple, le PIB d’Afrique du Sud (384 milliards de dollars) demeure inférieur à celui de la Caroline du Nord (399 milliards de dollars).

De l’optimisme pour 2014

2014 apportera-t-il plus de fonds aux entrepreneurs de l’agroalimentaire en Afrique ? Les prévisions sont pour le moins optimistes, car les difficultés rencontrées par les PME en matière d’investissement sont de mieux en mieux comprises. Les initiatives telles que le système de garantie d’emprunt DCA, le fonds de garantie pour l’Afrique et le programme de crédit-bail Insta-Pro-Innovare sont là pour trouver des solutions qui permettront aux entrepreneurs d’accéder au capital.

Alors si vous êtes une entreprise agroalimentaire en Afrique, ne vous inquiétez pas du QE de la Réserve fédérale moins avantageux ou de la génération manquée en Europe. Recherchez des fonds dès maintenant : ils cherchent probablement aussi après vous !

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