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Opportunités et défis dans le secteur agroalimentaire en Afrique

Le marché agroalimentaire africain va tripler, avec 313 milliards de dollars aujourd’hui contre 1 billion d’ici 2030, d’après la Banque mondiale.

Rabobank, banque spécialisée dans l’agro-industrie, admet cela, mais ajoute que les entreprises agroalimentaires internationales doivent s’engager sur le marché africain - « How global companies can help sub-Saharan Africa reach its F&A potential » http://www.cnbc.com/id/101120923 .

Autrement dit, des opportunités et des défis de taille se profilent dans le secteur agroalimentaire en Afrique.

« L’étape la plus difficile est d’identifier les opportunités de chaîne de valeur spécifiques et les partenaires locaux fiables qui pourront co-investir ou devenir fournisseurs. En Afrique, rien ne fonctionne sans partenariats ou harmonisation de la chaîne de valeur. Mais pour les entreprises qui comprennent cela, les récompenses seront considérables. »

Le point de vue de Rabobank mérite l’attention. Il s’agit d’une institution financière d’envergure internationale spécialisée dans le financement dans le domaine de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire. Elle prend son origine dans le mouvement d’agriculture coopérative néerlandaise. Par le biais de son département Rabo Development, la banque a établi des alliances stratégiques avec de nombreuses banques, au Mozambique, au Rwanda, en Ouganda, en Tanzanie et en Zambie, ou encore en Chine, au Brésil et au Paraguay.

Rabobank estime que les entreprises agroalimentaires qui s’installent sur le marché africain doivent être attentives à différentes choses :

1. Comprendre les besoins et les souhaits des consommateurs :

Comme partout ailleurs dans le monde, la première étape consiste à comprendre exactement ce que veut le consommateur, puis à déterminer comment les capacités de votre entreprise peuvent répondre à ces besoins.

Rabobank affirme que les tendances qui ont stimulé l’industrie alimentaire mondiale ces trois dernières décennies se retrouvent en Afrique subsaharienne : les consommateurs recherchent des produits alimentaires de type occidental et international de haute qualité.

« Comme les foyers changent et que le travail hors domicile est de plus en plus courant, les consommateurs ont plus d’argent et moins de temps pour acheter et préparer les plats traditionnels. »

Rabobank a compris que la classe moyenne africaine dispose de revenus inférieurs par rapport à de nombreuses autres parties du monde. Les entreprises qui visent cette clientèle doivent « trouver un compromis entre répondre au désir des consommateurs d’accéder au confort moderne occidental, proposer des produits qu’ils peuvent acheter, et déterminer ce dont ils ont réellement besoin ».

Par exemple, une opportunité se dessine concernant les « aliments emballés riches en nutriments en relativement petits conditionnements que les consommateurs africains ont les moyens d’acheter ». Les chaînes de restauration rapide se développent dans les zones urbaines, et elles vont avoir besoin de chaînes agroalimentaires modernes.

2. Mettre en place des chaînes logistiques viables :

Les chaînes logistiques réduisent les risques, améliorent la productivité, facilitent l’accès au capital et aux clients, et elles favorisent la diminution des déchets. Rabobank conseille d’implanter l’unité de transformation près de la production de matières premières, et de s’assurer que la production augmente durablement.

Par exemple, cela n’a pas de sens de construire une usine de transformation et d’emballage à la pointe dans un pays africain s’il y a un doute quant à l’approvisionnement en matières premières.

3. Être performant à l’exportation aux niveaux régional et mondial :

En visant assez haut pour être performant sur les marchés régionaux aussi bien qu’internationaux, les entreprises agroalimentaires établiront des critères plus sévères et assureront leur réussite à long terme, même si la majorité de leurs produits se vendent localement. Rabobank a identifié de sérieuses opportunités à l’exportation en ce qui concerne les produits d’Afrique suivants : le cacao, le café, les noix de cajou, l’huile de palme et le sucre.

L’agro-industrie et la transformation des aliments en Afrique ne fait à vrai dire « qu’émerger ». La production agricole standard représente toujours plus de 60 % de l’intégralité de la chaîne de valeur, précise la Banque mondiale, alors que la proportion est de 22 % au niveau mondial – la balance penche largement du côté opposé à la valeur ajoutée agricole.

 

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