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« Notre avenir est prometteur »… avec le sorgho

Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, est positif en ce qui concerne l’avenir de la production alimentaire dans son pays, et il affirme à ses compatriotes : « Notre avenir est prometteur ». Il faut qu’il soit optimiste.

Le Nigeria dépense chaque année 4 milliards de dollars américains pour importer du blé, 2 milliards pour le riz, 1,3 milliards pour le sucre, et 600 millions pour l’importation de poisson.

Malgré cela, la malnutrition est courante. D’après l’UNICEF, un enfant sur deux montre un retard de croissance dans les régions du Nord, un signe certain de malnutrition. Un sur cinq a une carence en zinc, à cause de leur alimentation qui contient très peu de protéines animales.

Le président Jonathan et son ministre de l’Agriculture, Akin Adesina, ont un programme. D’abord, ils prévoient d’ARRÊTER certaines choses, comme par exemple :

  • Arrêter de considérer l’agriculture comme un projet de développement
  • Arrêter de financer des projets isolés sans objectif stratégique
  • Arrêter l’éviction du secteur privé par le gouvernement

À la place, ils veulent mettre en place un programme de transformation agricole, pour :

  • Se concentrer sur l’aspect commercial de l’agriculture
  • Exploiter le secteur agricole pour créer de l’emploi, créer de la richesse et garantir la sécurité alimentaire
  • Se concentrer sur les chaînes de valeur pour lesquelles le Nigeria a un avantage comparatif.
  • Développer des partenariats stratégiques pour stimuler les investissements
  • Attirer les entreprises agroalimentaires du secteur privé pour implanter des usines de transformation.

Le riz, le manioc, le sorgho, le cacao et le coton ont été sélectionnés pour la transformation de la chaîne de valeur.

Le programme de transformation du sorgho vise les régions du Nord du Nigeria, qui tendent à être plus pauvres et souffrir davantage de la malnutrition que le Sud. Parce qu’il supporte bien la sécheresse, le sorgho se cultive bien dans les régions arides du Nord-Est et du Nord-Ouest.

Cette année, le Nigeria aura cultivé 7 millions de tonnes de sorgho (à comparer aux 9 millions de tonnes de maïs). Les rendements sont faibles, environ 1,25 tonne/ha. Les hybrides du sorgho peuvent permettre d’atteindre des rendements de 4 tonnes/ha, et d’augmenter le revenu des agriculteurs de 120 $/hectare à 300 $/ha.

Alors que fait-on avec tout ce sorgho ? Pour beaucoup de gens en Afrique, sorgho = farine (pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter de la farine de blé) et bière. Il est méconnu que le sorgho peut être extrudé avec des graines de soja pour produire une bouillie instantanée onctueuse, au goût agréable et hautement nutritive pour les enfants comme pour les adultes. Le mélange sorgho-soja est également une excellente manière d’apporter des vitamines et des minéraux.

C’est dommage que le sorgho soit souvent vu comme la nourriture des pauvres en Afrique. Aux États-Unis, des équipes de recherche à l’Université du Nebraska, à l’Université d’État du Kansas, à l’Université de Géorgie, à l’Université Texas A&M et ailleurs, dépensent des millions de dollars pour découvrir les secrets nutritionnels du sorgho.

Pourquoi ? À cause des antioxydants, principalement. Les types de sorgho à haute teneur en tanins, tels que ceux cultivés et consommés en Afrique, sont très riches en antioxydants. Une étude menée en Géorgie a déterminé que « les teneurs en composés polyphénoliques dans les variétés de sorgho riches en tanins varient de 23 à 62 mg de polyphénols par gramme. À titre de comparaison, les myrtilles contiennent 5 mg de polyphénols par gramme, et le jus de grenade 2 à 3,5 mg par gramme ».

Reste à voir si le sorgho aura un impact sur l’embonpoint et les maladies liées à l’alimentation en Amérique. Mais en Afrique, les villageois vivant dans la bande du sorgho sont entourés de sorgho ultra-sain, et ne réalisent probablement même pas à quel point il est nutritif.

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