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Que mettre dans un plan d’affaires ?

Exploitation africaine - ouvriers

Les plans d’affaires sont exigés par la plupart des organismes financiers et les prêteurs pour estimer le montant de leur investissement dans votre entreprise.  Lorsqu’à Insta-Pro nous étudions un crédit-bail pour un client, nous exigeons également un plan d’affaires et une analyse de faisabilité du projet.  Un plan d’affaires est un document évolutif qui reflète la vision et les ambitions d’un groupe d’individus. Voici quelques points à prendre en considération lorsque vous commencez à le rédiger :

  1. Commencez par un résumé opérationnel (ou executive summary). Le résumé devrait prendre environ une page, et devrait indiquer tous les points clés de votre projet.  Vérifiez les faits rapportés. Le banquier ou l’investisseur qui lit votre plan sait compter. Si vous faites des erreurs dans vos données financières, il/elle les remarquera, et vous perdrez en crédibilité.
  2. Faites un brève description. Le banquier ou l’investisseur ne comprendra pas forcément tous les détails concernant votre activité. Pensez-y, votre banquier/banquière a certainement fait des études dans le domaine de la banque, de la finance ou de la comptabilité, mais il/elle n’a probablement pas étudié l’agriculture ou l’industrie agro-alimentaire. Vérifiez donc que vous expliquez la méthode de production, sans être excessivement technique.
  3. Le prêteur a l’argent. C’est pourquoi vous allez frapper à sa porte. Il ou elle doit avoir confiance en vous pour vous prêter son argent. Prêteriez-vous de l’argent à un inconnu qui souhaite démarrer une nouvelle activité que vous ne comprenez pas parfaitement ? Probablement pas. Expliquez les antécédents de votre entreprise, votre propre parcours professionnel et celui de votre équipe dirigeante. Rappelez-vous qu’en définitive, vous prêtez de l’argent à des personnes, pas à une entreprise. Ceci dit, n’écrivez pas votre autobiographie. Tenez-vous en aux faits, et s’il vous plaît ne faites pas de phrases exagérément longues, et évitez les copies de vos diplômes et de votre certificat de naissance.
  4. Mettez-vous à la place du prêteur. Un banquier, ou un organisme de prêt, a besoin de s’assurer que vous payerez en temps opportun. Ils se focalisent sur les ventes, les marges et la trésorerie. D’autre part, un investisseur s’intéresse plus au gain en capital et cherche à vendre sous 7 à 10 ans et accumuler un capital significatif. Dans les investissements en capitaux privés en Afrique, un rendement du capital de 20-30 % n’est pas rare. L’intérêt premier d’un investisseur est que votre entreprise croisse, en taille et en valeur.
  5. Quels sont vos atouts ? En plus de votre sens des affaires et de vos qualités de leader, qu’est-ce qui rend votre projet spécial ? À quel point êtes-vous impliqué(e) personnellement ? Suivant ce qui se pratique généralement, vous devrez apporter personnellement 50 % du capital. 30 % peut suffire si vous avez un excellent projet. Mais veuillez ne pas confondre la transformation agro-alimentaire et les start-ups sur internet ou la Silicon Valley. Personne ne souhaite prêter à une nouvelle entreprise agro-alimentaire. Dans certains cas, les banques peuvent exiger que vous créiez une nouvelle entreprise pour votre nouvelle activité – c’est un choix d’ordre légal, financier et fiscal. Si c’est votre cas, assurez-vous bien que votre plan d’affaires décrive votre ou vos autre(s) activité(s) commerciale(s), leur croissance et leur rentabilité. C’est simple en fait : si vous pouvez montrer des antécédents dans la création et la gestion d’une entreprise rentable, votre crédibilité augmente en même temps que vos chances de trouver des fonds pour votre nouveau projet.
  6. Ce qu’il faut y mettre. En tant que prêteur/investisseur potentiel, je veux en savoir plus sur :
  • L’historique de votre entreprise, ses antécédents, ses objectifs et son statut légal
  • Votre équipe dirigeante, les compétences et le parcours de ses membres
  • Le marché dans lequel vous vous lancez – quels sont les acteurs, les concurrents, les fournisseurs, les clients
  • La procédure d’achat des matières premières (bien souvent la clé du succès dans l’industrie agro-alimentaire)
  • Vos clients et leurs engagements éventuels (accords, contrats ?)
  • La chaîne de valeur dans laquelle vous êtes et la position de votre entreprise dans cette chaîne
  • Vos locaux – emplacement stratégique ? adaptés à l’activité ? réseau électrique adapté  ?
  • Prévisions commerciales
  • Objectifs financiers
  • Facteurs qui pourraient perturber vos prévisions (dévaluation, pénurie de matière première, pannes d’électricité, sécheresse…)

L’analyse de faisabilité du projet peut être annexée au plan, mais n’oubliez pas d’expliquer sur quelles hypothèses elle est établie. Ne vous inquiétez pas au sujet des données financières vérifiées et des documents légaux à ce stade. Le but du plan est de susciter l’intérêt du lecteur, afin qu’il puisse commencer à croire en votre projet.

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